L’Epiphanie – Comprendre cette fête
L’histoire de cette fête
L’Eglise primitive ne fêtait que « Le jour Seigneur » : La Pâque hebdomadaire dominicale et annuelle. Ce n’est qu’au cours du IVème siècle qu’est apparue la solennité de la venue du Seigneur parmi les hommes : La fête de Natale du Christ Soleil, de son Epiphanie. Elle est accueillie avec ferveur par les chrétiens.
- Natale en latin signifie anniversaire de la naissance.
- Le terme grec Epiphanie signifie Manifestation, apparition, dévoilement, venue. La date de cette fête de la naissance et de la manifestation du Christ, « Soleil de Justice ; Lumière du monde » fut choisie en référence au solstice d’hiver. Les jours commencent à croître début janvier.
L’Eglise de Rome fêtait Natale le 25 Décembre, tandis que les Eglises orientales, fêtaient l’apparition du Divin le 6 janvier.
Le contenu de ces deux solennités a été rapidement reçu et fêté par la majorité des Eglises.
- A Noël on célèbre « le Verbe fait chair » et les témoins de cet événement. L’évangile selon Saint Luc nous raconte la naissance de Jésus à Bethléem. Un ange du Seigneur se présenta devant des bergers qui gardaient leur troupeau et la gloire de Dieu les enveloppa de lumière. Ils allèrent adorer l’enfant.
- A l’Epiphanie on célèbre la manifestation, l’apparition, la venue du Christ dans notre monde par l’évocation de la venue des mages à Bethléem : les nations païennes ont vu la Gloire de Dieu.
Les rois mages
- Seul l’évangile selon saint Mathieu évoque la visite des mages venus d’Orient. Ils suivirent un astre qui les conduisit vers l’enfant. A sa vue, ils se prosternèrent, ouvrirent leurs coffrets pour lui offrir de l’or, de l’encens et de la myrrhe.
Dans le récit, ils ne sont ni rois, ni trois. C’est la mémoire populaire enracinée dans des textes bibliques qui les a promus à ce rang et les a comptés.
Par exemple
Le Psaume 71 : « Tous les rois se prosterneront devant lui et tous les païens le serviront ».
Le livre d’Isaïe 60, 3-6 « les nations vont marcher vers ta lumière et les rois vers ta clarté naissante […] Un afflux de chameaux […] Tous viendront, ils apporteront de l’or et de l’encens et proclameront les louanges du Seigneur ».
- La tradition en a retenu trois : chiffre parfait qui symbolise les âges de la vie : l’un est imberbe, le second porte une moustache et le dernier une vénérable barbe blanche.
Ce sont des étrangers : Ils viennent d’Orient. La tradition leur attribue une couleur et un nom :- Melchior, le plus âgé a la peau blanche. Il apporte de l’or, symbole royal.
- Balthasar, au teint cuivré offre la myrrhe, symbole sacerdotal. Ce parfum utilisé pour les mariages ou les enterrements signifie que Jésus est bien Fils de Dieu vivant parmi nous.
- Gaspar, le plus jeune vient de Nubie, il a la peau noire et donne l’encens, symbole prophétique. Cette fumée symbolise aussi nos prières qui montent vers Dieu.
Ainsi, à travers eux, c’est l’humanité toute entière qui suit l’étoile, à l’image de ces mages venus d’Orient.
- On appelle « Mage » des hommes instruits qui avaient une grande connaissance des astres et qui étaient probablement philosophes. Partir, tout risquer à cause d’une étoile parait ridicule. Il leur a fallu du courage pour l’accueillir et la suivre sur des chemins dangereux et pleins d’embuches. Les moqueries et plaisanteries envers ces doux rêveurs furent certainement nombreuses. Mais pour eux la quête de la vérité est plus importante que la dérision d’un monde intelligent. Ils ne se contentent pas de de leur position sociale, de leurs revenus assurés et de leurs grandes connaissances.
Ils sont en attente et veulent savoir l’essentiel : Comment réussir à être une personne humaine, est- ce que Dieu existe ?
Ces hommes sont des chercheurs de Dieu qui n’hésitent pas à s’aventurer dans l’inconnu. Ainsi, ils découvrent Jésus, Lumière qui éclaire tout homme.
Ces pèlerins de la foi sont devenus eux-mêmes des étoiles qui nous indiquent la route, le chemin.
La galette
La tradition veut que l’Epiphanie soit l’occasion de « tirer les rois ». Cette pratique trouve son origine dans la fête des Saturnales célébrée début janvier dans la Rome antique : Les soldats tiraient au sort, grâce à une fève, un condamné à mort qui devenait roi avant d’être exécuté à la fin de la fête. En d’autres lieux, une figurine était cachée dans une pâtisserie et l’esclave qui la trouvait devenait roi : Les rôles étaient inversés entre les maîtres et les esclaves « rois d’un jour ».
Cette tradition est conservée, mais son sens a évolué : On utilise une galette ronde qui symbolise le soleil, la lumière du Christ qui éclaire le monde. On partage la galette en autant de parts que de convives, plus une : « La part du bon Dieu » ou « part du pauvre », destinée au premier mendiant qui se présenterait.
Avec Jésus, l’attente et la faim sont comblées, la lumière gagne sur l’obscurité, une nouvelle vie pleine d’espérance commence.
Pourquoi cette fête ?
L’évangéliste Matthieu veut nous dire qui est Jésus et ce que change sa venue pour nous :
La Parole de Dieu, Verbe fait chair, est offerte à tout homme qui le cherche.
La rencontre avec Dieu dans la figure de l’enfant est une Epiphanie de sa bonté et de son amour pour nous.
Levons-nous et mettons-nous en route, devenons des mages chercheurs de Dieu.
Ecoutons, accueillons les signes de la Bonne Nouvelle avec une foi humble.
N’hésitons pas à ouvrir notre cœur pour offrir la meilleur part de nous-mêmes.